Blogbusters #3 : L’intégration par la cuisine

Partir aux quatre coins de la planète, ça implique aussi de devoir renoncer à ses habitudes culinaires franco-franchouillardes. Alors certes, ça n’empêche personne de se plaindre que « de toute manière, y’a que les Français qui savent faire le pain », ou que « franchement, le fromage ça manque », mais pour voyager, il faut faire des sacrifices. Cette semaine, Loona nous dit la vérité sur la noix de coco tropicale, Ly-Anaïs découvre avec bonheur mais difficulté la cuisine japonaise, et Pauline nous explique comment le thé et les cupcakes sont indispensables et omniprésents dans le vie londonienne.

Loona à Singapour

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La noix de coco, la vraie, celle qu’on vend dans une carriole au bord des routes et qui ne contient pas de lait, n’a d’autre goût qu’une eau chaude vaguement sucrée. D’un avis général, c’est donc sans intérêt, même si ça ajoute une notable plus-value Koh-Lanta aux séjours.

Ly-Anaïs à Kyoto

Epreuve du jour : savoir ce qu’on est en train d’acheter

Pauline à Londres

Je m’intègre à vue d’œil. LA PREUVE, je bois du thé. Et attention, pas que du Chaï Latte du Starbucks (ceci n’est pas du mépris, Chaï Latte je t’aime <3) ; du Earl Grey, du Twinning’s English Breakfast, du Clipper’s Organic Green Tea. Eh ouais.
En même temps, je vois mal comment je ferais autrement. IL Y EN A PARTOUT.

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En Angleterre, les chats boivent leur lait avec un nuage de thé

Commençons par notre beloved Welcoming Week. Outre des modules parfaitement inutiles de 2h45 consacrés au fonctionnement de Moodle (durée moyenne pour piger le truc quand tu sais gérer l’ENTG : 5,3 minutes), la City University a souhaité la bienvenue à ses exchange student en nous invitant à une tea party. Sans le Lapin blanc et les théières aux vapeurs de LSD, ça donnait un gros tas d’Allemands, d’Australiens, d’Américains, de Viêtnamiens (mes sources sont irréprochables, je ne cite que ce que j’ai rencontré) identifiables par un petit badge kikinou orné de leurs noms. Au détour d’un human bingo, concept qui pour le coup n’a rien à envier au Chapelier Fou, nous devions échanger en nous regroupant par badges (« Oh tiens, toi aussi tu as Big Ben sur ton image ? Tissons un lien social ! »).
Et cela autour d’une tasse de thé fumant, évidemment. Accompagné d’une boisson typique, le Pimm’s, sorte d’alcool parfumé aux fruits et au gingembre – mais nous sommes à la tea party d’une université, donc c’est du Pimm’s sans alcool (bien, toi qui as suivi : il ne reste que les fruits). Contrairement au large choix de thé – au bas mot une dizaine – le buffet était presque entièrement constitué de petits sandwiches improbables au concombre et à la crème. Le Routard m’a appris plus tard qu’il s’agissait là des en-cas traditionnels de l’afternoon tea. Alice et ses potes shootés n’en ayant jamais parlé, je me suis sentie trahie sur ce coup-là.

Quelques jours plus tard, le Journalism Induction Program a bien voulu cesser ses sessions Moodle useless et on a pu assister à un truc bien sympathique : une conférence spéciale de Mrs. Emily Wilkinson, responsable web au Guardian. Ses réponses à nos questions nous ont confirmé que le secteur était bouché et que les journalistes titulaires vivent en situation précaire, mais que c’est trop cool quand même. Tout ça sur fond de page web du Guardian où défilaient en live le nombre de lecture pour chaque article (« That’s very useful to know more about our readers »). L’écran m’a donc évidemment absorbée pendant toute la conférence – et devinez quel article dépassait les 100 vues TOUT LE TEMPS ? All last night football reviews. Désespérant.
J’ai donc noyé mon chagrin dans le thé. Caaaaar qui dit conférence dit thé ! Nous avons pu nous délecthé (houhou) de toute la gamme des Clipper’s, l’une des meilleures apparemment. D’après l’expérience d’un de mes collègues, je vous apprends que thé vert + nuage de lait = dégueu. De toute façon, l’Earl Grey est bien meilleur.
Alors oui, je me suis inscrite à la prochaine conférence, très pressée de siroter à nouveau a nice cup of tea tout en débattant sur le discours précédemment donné. Et Fanny et moi n’avons pas manqué de remplir nos poches des sachets restants (j’ai désormais une collection complète de thé dans mes placards, ce qui, au vu du coût de la vie londonienne, est un sacré bon plan).
Nous sommes passées maîtres dans l’art du free tea. Mais il n’y a pas que le thé dans la vie ; il y a aussi les cupcakes, et après une semaine en Grande-Bretagne, nous n’en avions toujours pas croqué un seul. Cet affront fut lavé à l’occasion du Royal Albert Tea Tour, dans le lovely square de Bloomsbury.

Rien qu’au slogan, on était convaincues
Le concept : un fabricant de théières renommé invitait les passants à prendre place sur les chaises en fer blanc, sous son auvent orné de roses, et lui servait a nice cuppa accompagnée de cupcakes multicolores, dans le pur esprit victorien. Ce fut splendide.

(le cupcake marron était au chocolat, le jaune à la menthe, le rose… à la rose. AND THAT WAS DELICIOUS).
Notre amour des cupcakes n’en est pas à ses débuts. Chaque pas dans les rues de Londres est un cruel dilemme pour la ligne. Upper street regorge à elle seule de scones, cheese cakes et autres fiancés de la cup of tea… Aperçu non exhaustif des tentations du quotidien :

Camden Market
Covent Garden (ok, là j’ai passé mon tour)

Plus de nouvelles du front dès que nous aurons goûté les cupcakes de la Hummingbird Bakery, non loin de City U. En attendant, la tasse d’Earl Grey fumante devant un épisode de Girls sait se faire apprécier. De là à manger un cupcake dans sa baignoire, à l’instar de l’actrice principale… Let’s wait and see !

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