Le PCF célèbre cent ans de révolution

Du 12 octobre au 4 novembre, dans les locaux futuristes du Parti communiste français, se tenait l’exposition Sur le fil rouge d’octobre. Avec la reproduction de 110 litographies, affiches d’époque, et unes de journaux, Alain Gesgon et le Centre international de l’imagerie politique ravivent et reviennent sur les événements de 1917, année qui fit de la Russie le premier pays à adopter un régime politique marxiste.

Crédits photo : Nesrine Mouloudi

Avec cette initiative du Parti communiste français, soutenue par la Fondation Gabriel Péri et la Mairie de Paris, les archives s’ouvrent et investissent l’espace Niemeyer pour nous faire (re)découvrir le déroulé chronologique de la révolution. Cette “immense prouesse” est expliquée et illustrée par les affiches inédites, traduites et tirées en grand format pour l’occasion. Les oeuvres choisies soulignent la portée des événements russes autour du monde, tout particulièrement en France. Une partie de l’exposition est en effet consacrée au communisme français, aux révoltes ouvrières, en dressant un parallèle chronologique entre les deux pays.

Une extraordinaire effervescence artistique

Pour Fréderick Genevée, responsable des affiches du PCF, la révolution de 1917 n’est pas seulement un élan politique et social, mais aussi un élan culturel, qui poussa les créateurs de l’époque à s’engager.  Cette prolifération artistique est le signe d’une effervescence extraordinaire, loin des clichés de l’art au service du politique comme simple arme de propagande ( interview du 20 octobre 2017, vidéo disponible sur la chaîne Youtube du PCF, ndlr ).

Crédits photo : Nesrine Mouloudi

Débats, conférences et initiatives culturelles complétaient la galerie, autour de thèmes de la révolution réactualisés. Pendant près d’un mois, journalistes, sociologues, biologistes ou professeurs d’université (dont notre très cher professeur d’Espace Mondial, Bertrand Badie) ont pu débattre autour de sujets tels que “Europe et mondialisation : pour une maîtrise solidaire des interdépendances”, “L’art et le politique” ou encore “Dépasser le capitalisme : la révolution aujourd’hui”.

Octobre 1917, une « aventure révolutionnaire humaine »

La portée de la révolution de 1917, Pierre Laurent, secrétaire général du Parti communiste français l’a rappelée dans son allocution finale du 4 novembre 2017. Dans un discours très politique, il présente ce mois de débats comme une opportunité de réévaluer cette période de l’histoire russe, cette “aventure révolutionnaire humaine”, qui doit conduire à réfléchir sur l’actualité de l’idée révolutionnaire, afin de mieux repenser le chemin de nouvelles révolutions au XIXe siècle.

Affiche représentant Lénine. Crédits photo : Nesrine Mouloudi

Comme en 1917, la révolution ne naît pas de rien. Pour les révolutionnaires du 21e siècle, il est grand temps de repenser enfin les rapports sociaux, afin de combler les failles du capitalisme mondialisé qui est incapable d’assurer l’avenir et la survie de l’humanité. En paraphrasant Georges Marchais, Pierre Laurent retrace la ligne du parti : le parti communiste doit aujourd’hui lutter contre la crise globale, combattre jusqu’à la racine le système capitaliste par un progrès continu de la démocratie, qui doit être un moyen et un but de la révolution d’aujourd’hui.

« Nous n’irons pas prendre d’assaut l’Élysée »

Son discours politique réactive la ferveur révolutionnaire, fixe le cap d’une “extension continue et planétaire des droits humains” pour une nouvelle émancipation humaine “ indissociablement féministe, démocratique, écologiste, et pacifiste ”. D’après le secrétaire général, le communisme représente aujourd’hui «  le mouvement continu de cette émancipation humaine contre toutes les formes de domination et d’aliénation, c’est un mouvement continu de conquête démocratique, avant tout un processus pour une mise en commun des capacités humaines, démocratiquement décidée et progressivement construite”.

Crédits photo : Nesrine Mouloudi

Enfin, malgré la glorification de la révolution de 1917, Pierre Laurent l’affirme : “Cent ans après 1917, nous n’irons pas prendre d’assaut ce soir le palais de l’Elysée”. C’est une autre révolution qui est à l’ordre du jour de l’humanité : une implication populaire durable et insurrectionnelle, pour un communisme de nouvelle génération.