Pour une culture du consentement dans les soirées étudiantes à Sciences Po

Une tribune rédigée par l’Association Sportive, le Bureau des Arts et le Bureau des Elèves. 

La Cash and Trash 2016 a été marquée par la circulation d’une drogue à effet anesthésique, dénoncée par plusieurs victimes. Afin d’éviter qu’une telle situation se reproduise, le Bureau des Elèves, l’Association Sportive et le Bureau des Arts ont décidé, avec le soutien de la Direction de la Vie Universitaire, de mener ensemble une campagne de sensibilisation au consentement afin de lutter contre le harcèlement sexuel et les agressions sexuelles dans le cadre des soirées étudiantes à Sciences Po. Nous souhaitons que la prise de conscience autour de ces enjeux qui nous concernent toutes et tous puisse permettre à chacun.e de se sentir légitime et serein.e dans les soirées que nous organisons et, au-delà, de favoriser une culture du consentement sur le campus de Sciences Po et au-delà.

 

Abcédaire du consentement

Consentir à une activité sexuelle avec autrui, c’est d’abord l’accepter de son plein gré. Le consentement est également mutuel ; chaque partenaire doit donner leur accord. Le consentement doit aussi être continu. A tout moment, il est possible de retirer son consentement ; on peut dire oui à telle pratique sexuelle, et non à telle autre.

Pour être valable, le consentement doit être conscient et non-contraint.. Or, certains états mettent en question la capacité d’une personne à consentir ; lorsqu’elle est alcoolisée, sous l’emprise de drogues ou fatiguée par exemple. A un certain stade, le consentement n’est plus possible. De même, le consentement ne peut s’exercer si un rapport de force inégal existe entre les partenaires. C’est le cas lorsqu’une contrainte psychologique, morale (rapport d’autorité, chantage, négociation ou insistance) ou physique est exercé par un des partenaires sur le/les autre(s). Consentir devient alors céder.

Le consentement prend des formes diverses : paroles, actes, attitudes… Il est important que chacun.e soit attentif.ve à ces signes car s’il peut être explicite par les mots, le consentement peut aussi être signifié de manière plus subtile et indirecte. Parler clairement de consentement en questionnant l’autre sur ses envies peut aider à clarifier la situation.

 

Lorsque le consentement est absent : harcèlement sexuel et agressions sexuelles

Le consentement est la ligne de démarcation entre rapport consenti et harcèlement et agression sexuels. Le harcèlement sexuel « est le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante (…) » (art. 222-33, Code pénal). L’agression sexuelle, elle, est « une atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise » (art. 222-22, Code pénal). Quant au viol, « il se distingue des autres agressions sexuelles en ce qu’il suppose un acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis également avec violence, contrainte, menace ou surprise » (art. 222-23, Code pénal). Le harcèlement sexuel comme l’agression sexuelle sont des actes punis par la loi.

Le consentement ne concerne ainsi pas uniquement la pénétration, mais tout le spectre de l’activité sexuelle : des propos ou comportements à connotation sexuelle aux préliminaires, en passant par le baiser ou les caresses. La prise en compte du consentement de l’autre est la seule manière de lutter contre le harcèlement sexuel et les agressions sexuelles.

 

Le rôle préventif des associations permanentes : assurer une culture du consentement dans les soirées étudiantes

Nous affirmons ainsi notre détermination à prévenir les situations pouvant mener à des actes de harcèlement ou d’agression sexuelles dans le cadre des soirées que nous organisons. Grâce à cet article, à la campagne de communication qui l’accompagne, mais également à la formation de nos équipes, nous espérons sensibiliser les étudiant.e.s sur la question du consentement. Par ailleurs, si de telles situations venaient à se produire, nous souhaitons pouvoir être à l’écoute des victimes et les rediriger, si besoin, vers des instances compétentes. Cette initiative, nous l’espérons, portera au-delà de nos soirées pour assurer une véritable culture du consentement à Sciences Po.

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Contacts et informations utiles

 

×        Cellule de veille sur le harcèlement sexuel de Sciences Po :

harcelement.sexuel@sciencespo.fr

0145495400

 

×        Référente égalité femmes-hommes à Sciences Po :

Hélène Kloeckner : helene.kloeckner@sciencespo.fr

 

×        Numéros d’appel nationaux et associations :

08 Victimes : 0884284637

CLASCHES (Collectif de lutte antisexiste contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur) : www.clasches.fr

Site gouvernemental sur le harcèlement sexuel : stop-harcelement-sexuel.gouv.fr

 

×        Guides :

Sciences Po, Guide d’information sur le harcèlement sexuel, 2015.

 

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