Demain à 17h, venez débattre de la première taxe carbone à Sciences Po et de la responsablité environementale de l’établissement

compensons2.jpgque Sciences Po a mis sur la table pour compenser en partie la dette carbone de l’établissement estimée 200.000€ pour 2007.

Dans le cadre de la semaine du Développement Durable, Ecocampus vous propose de venir débattre de la manière dont les fonds devraient être récoltés auprès de l’administration et des étudiants et des projets que cet argent pourrait soutenir.

Chaque étudiant produit en moyenne 1,6 tonnes de CO2 par an, en ne tenant compte que de sa vie à Sciences Po. Un comportement « durable » supposerait 1,8 tonnes par an et par personne, ce qui laisserait 0,2 tonnes aux activités autres que scolaires aux étudiants, ce qui n’est absolument pas réaliste.

La monétarisation de cette production, à 21€ par tonne sur le marché, permet de calculer la dette carbone de Sciences Po, qui représente 0,2% de son budget.

Ecocampus, auquel se sont alliés tous les syndicats de l’école, propose une répartition de la participation à la compensation entre l’administration et les étudiants.

On fait quoi?

Vendredi, à 17h en amphithéâtre Leroy Beaulieu/Sorel, venez tous débattre avec l’association des méthodes de calcul, des résultats, de l’organisation de la récolte de fonds et de leur utilisation, bien évidemment.

Soutenir des projets (tel que Lighting a Billion Lifes, projet collectif passionnant dont nous vous parlerons bientôt ici), investir dans la gestion de l’énergie à Sciences Po, ou lancer des actions de sensibilisation et de formation des étudiants? Qu’est-ce qui vous paraît le plus important?

Vendredi, c’est à vous de donner votre avis et de participer à ce grand projet, une première dans une grande école française!

Pour en savoir plus, c’est ici.

2 Comments

  • ToM

    Argumentaire partiellement valable, dont nous avons bien conscience… d’ailleurs nous n’avons jamais parlé uniquement de compensations, mais d’un triptyque « réduire, informer, compenser ». Cependant, l’attaque frontale de la compensation si elle peut paraître tout à fait justifiée a priori, mérite qu’on s’y arrête un peu plus longtemps… et celui qui est « impérialiste » n’est peut-être pas celui auquel on pense en premier ! Mais on en reparle tout à l’heure à 17h ? L’Assemblée Carbone est justement là pour ca !…

  • sophie

    Salut,

    Pourquoi monétariser ? Quel est l’objectif ?
    La lutte contre le réchauffement climatique implique de réduire les émissions de gaz à effet de serres (de 4 d’ici 2050).
    Si ScPo veut consacrer des fonds à ces enjeux, il faudrait que ce soit dans cette optique : réduire notre empreinte écologique, nos émissions (une isolation plus efficace par exemple ! c’est ce qu’il y a des plus efficace même si ce n’est pas le plus sexi)

    Mais pourquoi parler d’une dette carbone de 200.000€ ? Comme si l’on pouvait régler notre dette vis à vis du climat simplement en payant une telle somme à divers projets ? Ce n’est pas en € qu’il faut raisonner, mais en tonnes de carbones. ça ne sert à rien de payer 20000€ si ces € ne servent pas à réduire concrètement le trop d’émissions de CO2.

    La monétisation, cela sert pour les mécanismes de compensation qui grosso modo permettent à certains de « se payer » le maintien de leur niveau de consommation/pollution, en « achetant » à d’autres des efforts supplémentaires pour qu’au niveau global la nécessaire réduction des émissions puisse se réaliser.

    C’est un mécanisme dénoncé par certains pays du Sud, et beaucoup d’associations, qui considèrent que l’on ne peut envisager d’éviter la crise du climat sans une transformation profonde et systémique des modèles de production et consommation au Nord – sauf à vouloir acheter le statu quo en nord en payant le Sud pour qu’il accepte une décroissance… Il faut de toute façon couper dans les émissions (réduction par deux au niveau mondial d’ci 2050), et on peut difficilement envisager un développement du Sud avec réduction des émissions, même avec les technologies les plus « propres », c’est pour cela que l’objectif raisonnable pour le sud c’est le facteur 0, c’est-à-dire le développement avec stagnation des émissions, avec tous les transferts de technologie que cela doit impliquer. C’est donc au Nord de compenser, pas au Sud, par un surcroît d’effort, d’où l’objectif facteur 4 (réduction par 4) des émissions… pour nous!

    Bref pour en revenir à Sciences Po, j’espère qu’on ne va pas utiliser ces fonds pour « compenser » par des financements de projets dans le Sud, puisque comme je viens de le dire, la lutte contre le réchauffement climatique suppose à la fois le financement d’un développement « propre » au Sud (facteur 0), et un surcroît d’effort de réduction des émissions au Nord (facteur 4). C’est donc bien à nos tonnes de carbones qu’il faut s’attaquer, sans chercher à les monnayer pour les refiler à d’autres. Et indépendamment de ça, bien sûr financer le Sud, les transferts technologiques etc, mais sans que cela ne nous exonère de nos obligations en matière de réduction des émissions.

    Après « nous », est-ce que cela peut être Sciences Po ? Pour une petite partie probablement, par des efforts d’isolation, etc. Mais c’est clair que l’essentiel ne sera pas là, et attention aux gadgets qui font rater les vrais enjeux. L’essentiel, c’est les politiques publiques en matière de taxations de l’énergie (taxation progressive pour garantir l’accès minimal à l’énergie chère), d’urbanisme, de rénovation des logements (bati positif etc), de transport public, de concentration urbaine (pour éviter les coûteux et polluants allers et retour entre banlieue et centre). C’est aussi repenser l’habitat face au phénomène de dé-coabitation, et retrouver la mixité sociale dans les centres urbains alors qu’à la fois le prix du logement et de l’essence augmentent.

    D’ailleurs, le premier poste d’émission des élèves de sciences po, est-ce que ce ne serait pas… les transports ?

    Je vois deux dangers dans les bonnes intentions d’Ecocampus :
    1) Relayer l’idéologie de la compensation, selon laquelle on pourrait réduire les émissions au niveau global sans remise en cause de nos propres modes de production et consommations (au nord, chez les riches)
    2) Relayer l’idéologie du marché des droits à polluer, selon laquelle les signaux du marché (correctement régulé) suffiraient à faire adopter des comportements durables aux individus, alors qu’en fait ce sont surtout les infrastructures et politiques publiques qui sont en jeu (transports publics, densité urbaine, programme de rénovation des habitats collectifs etc). Ainsi un enjeu essentiel de la taxe sur l’énergie, ne serait pas tant son effet direct sur les contribuables, mais son effet indirect sur les pouvoirs publics, incités par la pression des contribuable à mettre en oeuvre des politiques publiques permettant de réduire le coût en énergie des nos activités… (cf faite le plein, Jancovici)

    Je vote donc pour une toute banale mise aux normes en terme d’isolation, que Sciences Po doit de toute façon à terme effectuer (pour des questions de légalité), mais autant gagner du temps et donc quelques tonnes de carbones, et après s’il reste de l’argent,il sera plus utile pour les boursiers et conventions ZEP.

    Et @ux camarades d’Ecocampus, nous sommes dans un Institut d’Etudes politiques ! Autant en profiter pour sensibiliser les collègues sur le créneau des politiques publiques, et démonter quelques mythe… comme la compensation 😉

    Au passage, je me permets de faire de la pub pour l’excellent cours (d’anglais), de Mark Cramer, à Sciences Po, initulé « smart growth », ainsi que pour le collectif « Climate Justice Now » qui relaye en France la campagne internationale (impliquant des associations et ONG du monde entier, en France notamment les amis de la terre et attac) pour la 15ème conférence des Nations Unies sur le réchauffement climatique qui aura lieu en décembre (http://climatjustice.org/)

    ++