La Communication, nouveau cheval de bataille de Sciences Po (dixit le Journal du Dimanche)

Depuis le mini séisme réussi de la création ZEP en 2001, on n’en doute plus, le très médiatique directeur de notre Institut se fait un point d’honneur de mener ses révolutions au succès. Justement. Dans le Journal du Dimanche de ce week-end, un article en page « Médias » accompagné sur le site d’une interview détaillée a salué l’ouverture de l’école de communication de Sciences Po ce mardi, trois ans après celle de journalisme, rappelant par la même occasion l’ambitieuse stratégie de Richard Descoings de transformer tous les masters de Sciences Po en véritables écoles. Vous me direz, c’est bien joli sur le papier ce sens du renouvellement, mais label Sciences Po ou pas, on ne se risque pas dans un cursus tout neuf sans savoir ce qu’il a de plus, ou de moins, que les autres. Alors que promet le dernier né de Richie ?

Pour justifier (et vendre) cette dernière mouture qui se positionne tout de même en effet en compétition directe avec le CELSA et les masters de communication des écoles de commerce, Richard Descoings a des arguments imparables.

  • 1) L’école de com’ de Sciences Po n’a rien à voir, camarades, rien à voir avec la formation de tous ces autres établissements d’enseignement supérieur spécialisés. Parce que, explique notre directeur, l’époque est clairement en train de passer par une profonde « révolution numérique » qui laisse justement un créneau à occuper, entre l’approche purement universitaire et l’approche marketing, seules proposées jusqu’alors. La « nouvelle école », elle, est pensée pour « un métier nouveau ». Elle se pique par ailleurs de former, dans la grande tradition de l’Institut, des intuitifs, capables de s’adapter, doués à la sortie d’un « qui-vive technique aussi bien que pratique ».

Bref, l’Ecole a le label Sciences Po (le diplôme Sciences Po bac +5 sera bien délivré au terme des deux années d’études) en plus d’un enseignement très pointu et bien calibré, ce qui ne peut que séduire les futurs employeurs. Bon point.

  • 2) Autre détail intéressant, l’homme fort à qui Richard Descoings a confié la gestion de cette nouvelle structure est une pointure du milieu, et pas des moindres : Jean-Michel Carlo, ancien président de Young & Rubicam et d’Euro RSCG France, directeur général d’Ipsos, ancien vice-président d’Havas Advertising et, évidemment serais-je tentée de dire, ancien Sciences Po.

Autrement dit, un mastodonte hyper réseauté qui prendra les étudiants sous son aile. L’objectif annoncé de J-M Carlo est d’ailleurs de faire de la toute jeune structure « la plus belle école au monde dans le domaine de la communication » rien que ça, soit la promesse qu’il y voit un défi personnel. C’est bon signe.

  • 3) La scolarité se déroule pour partie en anglais, avec une importante dimension internationale et une forte ouverture au monde de l’entreprise. Projets collectifs commandités, stages longs, études de cas concrets…

Nouveau bon point à n’en pas douter.

  • 4) Le système est pour partie financé par de grandes agences de communication et des annonceurs majeurs comme L’Oréal. A priori donc, les frais de scolarité devraient rester aussi décents que ceux auxquels nous sommes habitués.

Conclusion : Coup de génie ou pas cela reste encore à voir. Mais Richard Descoings a une fois réussi à mettre Sciences Po sous les projo et démontré le dynamisme époustouflant du 27. Et ma foi, en attendant la suite, c’est toujours ça de pris.

2 Comments

  • QSA

    Les mauvaises langues les plus grogneugneu(x?) pourraient douter de la capacité de Sciences Po à former à la communication: mais l’apprentissage par le contre-exemple a souvent fait ses preuves, non ?

  • Olive

    Je propose de caser les 1ers diplômés de cette école à Scpo même, comme ça ils nous amélioreront la communication interne (Scpo –>étudiants) de m**** qui est la règle dans l’IEP. Vu le problème ils ne seront pas de trop.