LE MAG – La semaine cinéphile du Mag’

Troubleman

Captain America, The Winter Soldier, de Joe et Anthony Russo

Source : Allociné
Source : Allociné

Oubliez les super pouvoirs. Oubliez les aliens invincibles. Oubliez les machines futuristes… En effet, la plus grande surprise que peut offrir « Captain America : Winter Soldier » c’est son intelligence et son originalité.  L’histoire est simple : le projet de construction par l’agence S.H.I.E.L.D de trois « helicarrier » titanesques chargés de prévenir d’éventuelles attaques terroristes  est détourné par un groupe ennemi dont la particularité est d’être complètement intégré aux différents axes du pouvoir mondial. Cet ennemi 2.0, car en partie découvert grâce à l’internet est  tout à fait original car il il met en danger un super héros qui date de 1940, bien avant l’avènement du numérique…

C’est ici que l’on trouve la particularité de ce nouvel opus Marvel, capable de resituer un personnage dans un monde dont nous n’avons aucune connaissance mais proche de nous, car en proie aux mêmes insécurités…  A la fois thriller politique et film de super héros, « Le soldat de l’hiver » se situe après les événements du dernier épisode : Avengers, emmène l’univers cinématographique de Marvel dans des directions toujours plus intéressantes. En effet, pendant presque la totalité du film, les « plot twist » et autres trahisons prennent la place des super pouvoirs. Captain America est, par essence, le super héros le plus « réaliste » de Marvel.  Aujourd’hui il incarne plus qu’un simple patriotisme américain mais une certaine forme d’humanité, de fragilité face à l’horreur de l’homme fort, le politique qui n’hésite pas à détruire pour mieux réussir. C’est sa fragilité qui rend son face à face avec celui qu’on appelle « Winter Soldier », ennemi létal mais aussi relique du passé encore plus chargé sur le plan émotionnel. Ainsi, la « super-force » du personnage est mis à l’épreuve par une série de course-poursuites en voiture et de bagarre à mains nues.

Oui, « Le soldat de l’hiver » est un simple blockbuster, mais il est réalisé avec une énergie et un aplomb si infectieux que l’on ne peut pas s’empêcher d’en sortir diverti et comblé. Violemment subversif, le film explore une autre facette de l’après 11 septembre, où les attentats auraient légitimé la paranoïa et profondément dénaturé l’idéologie de « liberté pour tous » à travers le monde. Ici, le danger est l’homme en tant qu’il peut être manipulateur, tordu et égoïste. Loin du fantastique « Thor : The Dark World » et de la magie du prochain « Avengers : Age of Ultron », « Le soldat de l’hiver » se démarque par sa modernité et sa volonté de renforcer un univers et des personnages qui n’ont plus rien à prouver…

Note: 4/5

Maëva Saint-Albin

 

 

Inception + Shutter Island, version japonaise, ça donne quoi ?

Real, de Kiyoshi Kurosawa

Source : Allociné
Source : Allociné

Tokyo, dans un futur proche : un Centre propose un service pour le moins particulier, celui d’entrer en contact avec des personnes dans le coma, pour peu que leur lien spirituel soit suffisamment fort. C’est le cas de Koichi et Atsumi. Tout commence donc par l’enquête du jeune homme dans le subconscient de sa petite amie, dessinatrice de mangas (légèrement glauques, mais à succès), afin de comprendre ce qui l’a poussée à se suicider.

La suite s’enlise quelque peu dans le répétitif schéma vistedansl’inconscient-squash-débriefing, mais le doute s’installe très vite dans l’ironiquement nommé Real : les frontières entre le rêve et la réalité sont de moins en moins discernables au fur et à mesure que Kurowasa sème des indices menant à un surprenant retournement à mi-parcours. Mais même s’il ne perd pas de sa cohérence en chemin, il n’en finit pas de finir.

Real est avant tout une histoire d’amour, qui n’a toutefois rien à voir avec celles des blockbusters américains. Ici pas de baisers langoureux – pas de baisers du tout d’ailleurs – tout est dans la retenue pour poser la question du couple : «Plus on croit se connaître, plus on s’aperçoit qu’il y a des pans entiers de la vie de l’autre qui nous échappe», reconnaît Kurosawa. Dans leur appartement semblant tout droit sorti d’un magazine de décoration, dans les ruines d’un complexe touristique ou sur l’île de leur enfance, les héros se retrouvent, refusant pudiquement le deuil.

Alors si vous êtes adeptes des films en japonais (sous-titré, quand même), des histoires poétiquement troublantes dans lesquelles on se perd (mention spéciale aux zombies philosophiques) et où des montres jaillissent des flots (le film étant l’adaptation du roman japonais A Perfect Day for Plesiosaur), ce sont autant de raisons de découvrir qui des deux est là pour sauver l’autre.

Note : 4/5

Denia Baikari

 

 

Cinéma ou pièce de théâtre ?

Aimer, boire et chanter, de Alain Resnais

Alain Resnais livre ici son dernier film. A mi-chemin entre cinéma, théâtre, et même bande dessinée, le cinéaste nous parle (encore) de l’amour, et de la mort.

Le théâtre, on le trouve d’abord dans le texte : c’est en effet la troisième adaptation d’une pièce de l’Anglais Alan Ayckbourn, après « Smoking/No Smoking » sorti en 1993 et « Cœurs » en 2006. Ici, l’histoire d’un Vaudeville. L’histoire de trois couples, Colin et Kathryn, Jack et Tamara, Monica et Simeon. Et de Georges Riley, invisible mais omniprésent tout le long du film. Colin va, dans un moment d’évasion, briser le secret médical et révéler à sa femme qu’un de ses patients est malade d’un cancer. Kathryn ne va pas tarder à deviner qu’il s’agit de Georges, et l’information va rapidement se diffuser parmi les amis, c’était plus fort qu’elle. Ils vont alors décider d’intégrer Georges à la pièce de théâtre qu’ils montent, et ce dernier va se retrouver au centre des intérêts de ces dames. Chacune ayant un lien particulier avec lui, elles vont se disputer la place de l’accompagnatrice du dernier voyage de Georges à Tenerife.

Source : Allociné
Source : Allociné

Les décors participent au côté théâtral du film : les maisons sont des rideaux, les plantes en carton et plastique, la caméra n’a presque qu’un angle de vue, comme posée devant une scène. Et les acteurs sont dirigés comme sur une scène : l’exagération est de mise. Mais Alain Resnais est cinéaste, et il en profite pour nous montrer ce que le théâtre ne peux pas : un montage de dessins et d’images vidéos, voire un mélange des deux, sur des gros plans au fond quadrillé lors de quelques monologues des personnages. Les maris ne sont pas exactement d’accord pour que leurs femmes s’envolent avec ce cher Georges, malgré toute l’affection qu’ils lui portent. Mais Georges s’en ira avec ses mystères et entouré d’amour, peut-être comme le souhaitait Resnais.

Note: 3,5/5

Cécile Lienhard

 

5 Comments

  • Tata

    Bonjour ma pupuce, je t’envoie ce SMS pour avoir quelques nouvelles ! J’ai lu ton article, Christian nous l’a fait passer, il est super, mais le film est un peu bizarre ! lol !

  • Tata

    Bonjour ma petite, je t’envoie ce SMS pour avoir quelques nouvelles ! J’ai lu ton article, Christian nous l’a fait passer, il est super, mais le film est un peu bizarre ! lol !