Le Mag’ – Deux expositions pour se remettre de la rentrée

En cette semaine de rentrée, peut-être déjà épuisé.e par les nombreux afterworks, tu cherches un moyen de te détendre un peu, de parcourir Paris, ou de découvrir quelque chose de nouveau (car après tout n’as-tu pas vanté lors de ton entretien d’admission ta curiosité et ton ouverture d’esprit ?) : ne cherche plus. Les innombrables musées de la ville te tendent les bras, et proposent en plus une foule d’expos géniales pour ceux qui se trouveraient déjà blasés des collections permanentes (on trouve de tout à Sciences Po). A tous ceux qui seraient sceptiques quant au concept du musée, vous pourriez être surpris. Surtout, si cela pouvait vous décider, parce que le début d’année est difficile pour nous tous, sachez que les musées ont tout pour soigner vos finances : les collections permanentes sont le plus souvent gratuites, et les expositions le sont même pour les mineurs. En effet, victime d’une naissance tardive, votre humble rédactrice profite des avantages de sa minorité tant qu’il en est encore temps, et certifie personnellement la gratuité de toutes ces expositions pour les moins de 18 ans.

Pour les passionnés d’histoire, le Petit Palais propose une superbe exposition, « Les Impressionnistes à Londres », qui décrit le parcours des peintres impressionnistes français forcés de fuir la Commune et de s’exiler de l’autre côté de la Manche. En plus de se rafraîchir la mémoire en termes d’histoire du XIXème siècle européen, le sciencepiste curieux se retrouve immergé dans la scène artistique bouillonnante du Londres des années 1870 et découvre le climat d’émulation intellectuelle qui peut régner dans ce genre de milieu. En effet, la scénographie s’avère très bien orchestrée, et jongle entre peinture, sculpture, documents audio et visuels ou encore reconstitution d’un salon londonien, et brosse un tableau (no pun intended) incroyablement vivant de l’époque. Pour ne rien gâcher, les œuvres exposées valent vraiment le détour, et vont de Monet à Carpeaux en passant par Tissot ou même Derain.

Cela dit, si les expositions trop « classiques » ne sont pas ta tasse de thé, le Palais de Tokyo t’ouvre les bras : ce musée d’art contemporain met en place cette saison une exposition sur le thème de l’enfance, « Encore un jour banane pour le poisson-rêve » (ne juge pas trop vite), qui saura sûrement te dépayser un peu. Cette fois-ci, il s’agit plutôt de se laisser porter par l’atmosphère un poil irréelle qui se dégage des œuvres exposées. Que ce soit dans la salle du Léviathan, monstre de cauchemar plongé dans la pénombre, face aux quarante clowns plus vrais que nature allongés dans des positions rêveuses le long d’une grande salle, ou encore dans une salle de classe envahie par les graffitis des élèves, chaque recoin de l’exposition invite à l’évasion et à la réflexion. Dépêche-toi d’y aller ce week-end cependant : l’exposition s’achève le 9 septembre !

La salle du Léviathan et ses clowns

Dans le cas où rien ne te tenterait pour le moment, de nouvelles expositions ouvrent très prochainement, et tu y trouveras certainement ton bonheur : une rétrospective sur la période bleue et rose de Picasso au Musée d’Orsay, qui se veut un panorama aussi exhaustif que possible de la production prolifique du peintre à ses débuts ; dès la mi-septembre une réunion au musée Jacquemart-André de nombreux chefs-d’œuvre du Caravage, la plupart pour la première fois en France, dans une exposition inédite sur la vie mouvementée de l’artiste à Rome, et bien d’autres encore… Alors à très vite, et d’ici là, bonnes découvertes artistiques !

Blandine Rodriguez