Le plagiat à Sciences Po : le projet expérimental de base de données anti-plagiat (II)

Gros plan sur une expérimentation obscure et peu médiatisée menée en ce moment même dans les murs de notre noble institution : un logiciel anti-plagiat. Stéphane Auzanneau nous en détaille les rouages…

  • LaPeniche.net : quel est le principe de ce « logiciel anti-plagiat » ?

Stéphane Auzanneau : tout se fait par le biais d’Internet. On crée pour chaque cours un compte auprès de la société Urkund (qui propose ‘une solution conviviale de détection et prévention du plagiat’ d’après son site internet : http://www.urkund.com). Chaque étudiant soumet ensuite son travail (fichier Word, PowerPoint…) à ce logiciel qui référence les travaux et construit une base de données. Les travaux des élèves sont comparés à des sources extérieures (internet, livres…) : l’outil vérifie cela automatiquement et sort un rapport indiquant les sources utilisées et les plagiats éventuels constatés.

  • Quels cours sont concernés ?

Au premier semestre de cette année, deux cours étaient soumis à cette procédure : Histoire et IP en 1e année. Ce dispositif va être étendu aux cours d’Espace Mondial en 4e année et ceux d’économie de premier cycle (cours de DSK).

  • Est-ce que ça marche ?

Le logiciel donne de bonnes indications, mais c’est encore à améliorer. La base de données n’est évidemment pas exhaustive. À l’avenir, quand la base de données sera suffisamment riche, il y aura en plus du contrôle des sources extérieures un contrôle entre travaux d’étudiants, le but étant d’éviter que les étudiants reprennent mot pour mot un exposé d’une année précédente. Il faut davantage sensibiliser les étudiants et les professeurs, et surtout former ces derniers. Pour le moment on les a laissés assez libres, en leur donnant simplement des indications, mais nous ne sommes pas certains que l’on ait atteint un degré d’efficacité maximum. Il s’agit encore d’une expérimentation, à laquelle nous nous sommes mis assez tard, et les professeurs n’ont pas assez anticipé le sujet. Cela se fera peu à peu, nous sommes encore en phase de développement et d’extension du projet. Une réunion est d’ailleurs prévue avec David Colon à ce sujet.

  • Des chiffres ?

Il faudra attendre la fin de l’année pour cela.

Propos recueillis le 26 mars 2007

2 Comments

  • fétiche

    Surtout, dépenser autant de thune et d’énergie pour ça… Risible. Ridicule.

    Proposition constructive : mettre un surveillant derrière chaque étudiant pendant les partiels pour surveiller s’il triche (et à terme le déroulement de sa pensée, on ne sait jamais, il pourrait sortir du cadre Sciences Po).

  • Nicole

    Quelle hypocrisie…
    1) Le fait de faire son miel de la pensée des autres en la reformulant ou en la complétant est la base même de la culture classique française…Jean de La Fontaine ou Boileau sont donc des immondes copieurs sans talent?…

    2) Beaucoup d’entreprise apprécient les Sciences-Po précisément pour cette capacité à "copier-coller" les idées et à synthétiser rapidement…