Le théâtre à Sciences Po

Mon premier est ce que fait la vache quand elle est rouge,

Mon deuxième est la négation anglaise,

Mon troisième porte des bois,

Mon dernier est au nombre de 224.

Et, parce que rien ne vaut une devinette comme celle là, mon tout est une association regroupant créativité, imagination et talent.

La réponse est, bien sûr, Rhinocéros.

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Photo : Inès Coville (http://tallulaah.daportfolio.com/

Cette association, il est vrai, est jusqu’à maintenant restée bien trop souvent dans l’ombre. Pourtant à bien des égards, elle surprend. Souvenez-vous de ce mercredi matin en Boutmy, c’est entre une courbe d’indifférence et un ratio des prix, que vous l’avez découverte, à travers un sketch imprévu, une fausse dispute, des répliques lancées d’un bout à l’autre de l’amphi. Moment original, unique et vivant, qui nous a d’ailleurs permis de découvrir le talent de quelques sciencepistes courageux et notamment le talent caché de M. Wasmer. Court, impressionnant, marquant. Mais c’est aussi de leur slogan, scandé haut et fort lors de la semaine de reconnaissance des assos, qu’on se souvient: «Votez féroce, votez Rhinocéros».

Dans un élan de curiosité, nous avons fait un petit détour sur leur page web pour y lire: Rhinocéros c’est «le théâtre in et hors Sciences Po», une association «bien décidée à faire fleurir le théâtre partout à Sciences Po».

Un petit retour en arrière s’impose; Rhinocéros est née en 2009, de l’idée de Mathilde Delahaye, mordue de théâtre et aujourd’hui au conservatoire de Strasbourg (la grande classe!). Son idée de départ était simple : exporter une création par an à Avignon. Le contrat a été rempli avec succès 4 ans de suite jusqu’à aujourd’hui. La compagnie vit maintenant à travers 25 comédiens et continue de s’enrichir. C’est donc un petit monde encore plus grand mais toujours aussi passionné qui s’est forgé. Comme tout comédiens qui se respectent, la passion et l’investissement transpercent lors des représentations, l’envie de s’amuser et d’amuser, l’envie de faire rire, et même pleurer. Ces jeunes talentieux assument pleinement leurs idées et s’engagent à les partager et les mettre à l’épreuve de la scène, lieu de création incontournable puisque la scène est pour eux ce qu’est l’estrade de Boutmy à nos chers professeurs; un terrain de jeu, de découverte, de promotion et de diffusion.

L’an dernier, c’est en dépoussiérant le mythe d’ ANTIGONE de Jean Anouilh, qu’ils ont triomphé, en donnant une résonance particulière et bien plus contemporaine à ce texte. «Nous avons cherché la sincérité et la grandeur dans les personnages souvent dits secondaires, la faiblesse et la nuance dans les personnages principaux». Une belle phrase qui prend tout son sens et en révèle beaucoup sur l’esprit de la compagnie. C’est d’ailleurs dans le personnage du Garde qu’a joué avec brio Jordan Munoz, président de l’association à Sciences Po, au côté de comédiens tous aussi doués.

 

Rhinocéros ce sont des jeunes, mais des pros.

Nous avons interrogé Charles-Henri Ménival, vice-président de l’association à Sciences Po: «En 2010, nos comédiens se rendaient dans les classes de ZEP et dans les prisons pour animer des ateliers. Ces activités perdurent toujours. L’année dernière, des ateliers gratuits destinés aux étudiants de Sciences-Po ont vu le jour: atelier d’improvisation et de lecture théâtrale.»

Derrière Rhinocéros, c’est bien toute une organisation qui se cache, une réalité artistique, animés par des volontaires passionnés et déterminés qui défendent chacun de leurs spectacles et de leurs projets.

«Cette année, encore plein de nouveautés : un atelier d’écriture est en train de se monter; nous avons un

Antigone, montée à Avignon et au théâtre Alep.
Antigone, montée à Avignon et au théâtre Alep.

partenariat avec le Théâtre Aleph qui nous permet de proposer des événements gratuits et des soirées aux étudiants tout au long de l’année. Surtout, fort de notre expérience, nous pouvons nous permettre cette année pour la première fois de ne plus monter qu’une création mais trois, qui seront toutes des créations originales à l’initiative d’étudiants à Sciences-Po

Si ce projet, certes un peu fou et plein d’audace, est rendu possible, c’est grâce aux succès des œuvres précédentes.

Et parce que La Péniche aime Rhinocéros, et que Rhinocéros aime la Péniche, l’association nous a dévoilé une info exclusive concernant … les auditions! Vous frémissiez d’impatience, elles arrivent. Comme chaque année, Rhinocéros lance un appel à la création en offrant l’opportunité à tous les étudiants de Sciences-Po de jouer dans une mise en scène originale, diffusée ensuite sur les circuits professionnels.

Ces trois projets sont en fait 2 tragédies (Blasted de Sarah Kane et Hamlet machine de Heiner Müller) et 1 comédie (Quiproquos de Charles-Henri Ménival).

Sortez vos agendas, deux sessions d’auditions sont prévues : la première, dédiée à la tragédie, se déroulera du 7 novembre, à partir de 8h, au 8 novembre jusque 21h (Salle Halévy au 56 rue des Saints-Pères) – laissez vous tenter, laissez sortir le tigre rugissant qui sommeille en vous, montrez le meilleur de vous-même à travers un monologue de votre choix, n’excédant pas 5 minutes. La seconde session, dédiée à la comédie, aura lieu le 30 novembre à partir de 8h (salle Goguel).

Tout est expliqué ici, un petit clic et c’est magique: http://www.rhinocerosasso.com/auditions/ .

Décidemment, Rhinocéros nous a conquis.

 

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