Asso #3 :Oulipipo. Oulipipo-tentiellement fou ?

« Ecrire sous la contrainte », en voilà un drôle de concept ! Concept qui fait pourtant des adeptes puisque je rencontrais cette semaine le président de la nouvelle association Oulipipo, Robin Trémol. Passionné par la littérature et la philosophie, c’est au sein d’un atelier en première année à Sciences Po qu’il expérimentait pour la première fois les jeux oulipiens avec ses amis.

Oulipipo

 

De l’Oulipo…

L’Oulipo ou Ouvroir de Littérature Potentielle, est une institution créée il y a une cinquantaine d’années par le célèbre Raymond Queneau et l’ingénieur François le Lionnais. Elle réunit littéraires comme mathématiciens qui se confrontent tous au même exercice : celui de traduire en texte les célèbres contraintes oulipiennes c’est à dire de faire preuve de créativité à partir d’une exigence de rigueur. Ecrire sous la contrainte prend alors la forme d’un jeu fort amusant qui a conduit Robin et ses amis à monter leur association.

…à Oulipipo

Utiliser le « e » pour seule voyelle, commencer une phrase et laisser l’autre la finir, faire jouer l’automatisme du groupe, telles sont les règles que les membres d’Oulipipo s’imposeront à eux-mêmes leur permettant de partir dans un nouvel univers. Incohérents ou pleins de sens, philosophiques ou vulgaires, hilarants ou dramatiques, les résultats sont toujours étonnants, souvent réussis, et parfois beaux, dès que l’on se prend au jeu. Que l’exercice appelle à la spontanéité ou à la réflexion, chacun se force à respecter les consignes et pourtant c’est ce qui permet d’écrire comme on le fait rarement.

La pratique

Le groupe compte aujourd’hui une douzaine de personnes motivées pour nous faire découvrir les joies de l’écriture sous contrainte. Se réunissant au moins deux fois par mois, l’équipe propose de sortir les élèves de l’Institut St Guillaume pour se balader dans Paris, dans ses endroits emblématiques comme ses recoins mystérieux avec en poche de quoi écrire et un certain nombre de consignes. Elle nous emmènera aussi bien dans les métros aériens ou au cimetière du Père Lachaise pour nous tester et faire marcher au mieux notre imagination. Les meilleurs textes étant ensuite publiés sur un blog, c’est aussi l’occasion pour certains d’avoir leur moment de gloire au gré des exercices.

Le groupe propose aussi de nombreuses autres activités comme des concours de clash dans l’esprit des triplétades ou encore des contraintes dans la photographie. Les membres confient avoir d’autres projets avec de nombreuses collaborations potentielles notamment avec la revue Opium Philosophie, le Bureau des Arts ou encore le Club litté dont le co-directeur est aussi le vice-président d’Oulipipo.

 

Oulipipo est un projet vivant constamment à la recherche de nouvelles idées mais toujours avec cet esprit de fixer des règles à ses membres dans une atmosphère très décontractée et conviviale, le but étant de s’amuser et de tendre la plume à ceux qui souhaitent laisser parler leur imagination qu’ils soient littéraires dans l’âme ou pas. On aura de toute façon l’occasion d’expérimenter le concept à travers diverses activés durant les quatre jours de reconnaissance des associations.

La fondation Oulipo avait pris pour habitude de réunir ses membres dans le restaurant « Le vrai Gascon » au 82 rue du Bac… espérons que l’esprit oulipien parvienne à gagner la rue St Guillaume !