Solidaires,jusque dans la violence?

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Photographie : Amal Ibraymi

Dans le cadre des élections syndicales qui auront lieu le 4 et le 5 février, un troisième larron s’est immiscé dans le traditionnel duel entre l’Union Nationale des Étudiants de France (l’UNEF) et le Mouvement des Étudiants (le MET). Après cinq ans d’absence, Solidaires a en effet décidé de monter une liste, pour donner de la visibilité à un « syndicat de lutte et de transformation sociale, anti-fasciste, anti-raciste, anti-sexiste, anti-capitaliste, anti-autoritaire ».

Plus concrètement, les grandes lignes du projet défendu par Solidaires sont le rattachement de Sciences Po au service public, la fin de l’ingérence des entreprises et des logiques du marché dans l’enseignement et la fin des rémunérations exorbitantes des dirigeants. Un programme qui s’inscrit également dans une perspective dépassant le seul cadre de l’IEP avec l’institution d’un revenu étudiant  pour accéder à l’autonomie de vie et la volonté de défendre les étudiants et les salariés du monde professionnel dans son ensemble.

Pour Dariouche Tehrani, un des responsables du mouvement à Sciences Po, l’objectif est clair : « cette année nous avons décidé de nous présenter pour être présents dans les conseils afin d’être informés au mieux de ce qui se passe du coté administratif ». Mais dans quelle mesure la liste de Solidaires pourra bousculer le rapport de force au Conseil de Direction ?

Entre 2007 et 2009, la liste alors baptisée SUD avait obtenu des scores compris entre 6,7% et 8,7% des suffrages exprimés. Pas suffisant pour obtenir un représentant au CD, mais un résultat qui reste honorable et surtout suffisant pour grignoter des voix à l’UNEF, qui aura bien du mal à retrouver son score de l’an passé (76,5% des suffrages exprimés).

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Solidaires et la violence : quelle part de responsabilité ?

Mais au sein de l’IEP, Solidaires souffre d’une réputation pour le moins sulfureuse. Son appel à l’annulation de la conférence organisée en novembre dernier par l’association EuropeansNow « Quelle Europe pour demain ? » en présence de Florian Philippot avait fait grand bruit. Et avait nécessité la venue des forces de police pour faire face à « l’éventuelle venue de groupuscules issus d’autres établissements franciliens, motivés par cette ambiance générée par le communiqué de Solidaires et qui pouvaient constituer un risque réel de débordements » assure Théo Casciani, président d’EuropeansNow SciencesPo. Sur Facebook et sur le site de coordination Démosphère, de nombreux groupes s’étaient en effet organisés pour contribuer au blocage de l’IEP, notamment des  militants violents venus de Nanterre.

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Visuel de campagne de Solidaires.

A Nanterre, les militants du syndicat Solidaires assument clairement la violence de leurs formes de revendication politique. Nous avons rencontré un responsable du MET de Nanterre qui nous a rapporté avoir subi en novembre dernier une véritable ratonnade digne des plus zélés militants du GUD. « Nous étions six à tracter quand quarante militants de Solidaires et du NPA arrivent au niveau de la station du RER A pour nous mettre des coups de genoux. Nous avons fui, puis ils nous ont encerclé à 180° autour du bâtiment de droit : un militant clairement identifié comme un membre de Solidaires a alors donné un grand coup de ceinture dans le bas ventre du responsable du MET de Nanterre. ». Pendant, un tractage plus récent, un militant du MET aurait même été « projeté sur une barrière en béton ».

A l’université Paris I de Tolbiac, les violences sont du même acabit. En 2012, pendant les élections centrales, le président national du MET Antoine Diers avait été évacué à l’hôpital de l’Hôtel Dieu après avoir été agressé par des militants de SUD-FSE, un groupe qui a fusionné avec Solidaires en janvier dernier.

Toutefois, assimiler les membres de Solidaires Sciences Po à l’ensemble de leurs acolytes franciliens au motif qu’ils se réclament de la même fédération syndicale ne relève pas de l’évidence. Car Solidaires reste une fédération de syndicats autogérée, extrêmement décentralisée, avec des liens très lâches entre les différentes sections, et la perspective de voir les membres de la liste sciencepiste débouler en Boutmy avec des barres de fer pour tabasser les copéistes du premier rang paraît peu crédible. « Les positions d’un syndicat local n’engage que ce syndicat » affirme Dariouche Tehrani. Certes. Mais en se réclamant de la même structure qu’eux, Solidaires Sciences Po ne peut pas se désolidariser complètement des actes de ses camarades de Nanterre et de Tolbiac.

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Rassemblement d’antifascistes.

Un antifascisme assumé 

Si les liens entretenus par la section sciencepiste de Solidaires et les autres militants radicaux franciliens de la fédération sont flous, Solidaires ne cache en revanche pas ses accointances avec le très décrié collectif « Action Antifasciste Paris-Banlieue » (le CAPAB), jusqu’à afficher leur logo sur ses visuels.

Plusieurs des membres de la liste présentée par Solidaires à SciencesPo sont d’ailleurs des membres actifs du CAPAB : c’était notamment le cas de Clément Méric, décédé l’an passé. Le 24 octobre dernier, le syndicat avait même organisé une réunion publique en collaboration avec l’UNEF intitulée «l’antifascisme aujourd’hui » au sein des locaux du 13U. Parmi les invités, un bon nombre d’organisations antifascistes et notamment le CAPAB.

Or, le CAPAB est souvent présenté comme l’héritier du mouvement redskin des années 70, dont il s’est réapproprié les codes et les valeurs ainsi que le rapport ambigu à la violence politique. D’ailleurs, pour Samuel Laurent, journaliste au Monde, « les « antifas » adoptent des attitudes assez proches de celles de leurs ennemis les skinheads d’extrême droite« . Interviewé par les Inrocks, un militant de l’Union Antifasciste toulousaine affirmait ainsi que les antifas « ne rejetaient pas totalement la violence physique, au nom d’une démarche d’autodéfense. ». Sur la Horde, le site des antifascistes, le même discours est tenu : « la violence est un mal nécessaire dans le cadre d’une lutte qui se veut autonome ».

La proximité de Solidaires SciencesPo avec le CAPAB pose donc clairement question. Mais le syndicat a au moins le mérite d’avoir une ligne claire et sans ambiguïté en reconnaissant ses liens avec la sphère antifasciste . Pour Lorraine Monclar, tête de liste du MET au conseil de direction, « Solidaires est révolutionnaire et eux au moins, l’assument complètement« . Devinez qui est visé.

28 Comments

  • Aurélien Terrassier

    Une partie des anti-fas font monter le Fn bien plus qu’ils ne le combattent véridique. Quand certains ont cassé des vitrines et brûlé des voitures à Rennes, ça n’a fait que le jeu du Fn. Quand certains disent ne pas aller voter c’est pathétique et après ceux-là se comportent comme des rageux moralistes dès qu’on n’est pas d’accord avec eux. Ben voyons… Ces cyber-warriors justifient l’anonymat en trouvant comme prétexte les menaces physiques… Ce ne sont pas les Red-warriors qui eux ont fait le vrai travail en marginalisant les skinheads néo-nazis. Aujourd’hui les Red-Warriors sont très peu formés dans les sports de combat. Cet horrible crime comme d’autres agressions n’arriveraient pas arrivé si les anti-fas étaient mieux formés. Ne pas le reconnaître c’est être de mauvaise foi. Les anti-fas qui souhaitent vraiment s’investir contre l’extrême droite deviennent militants dans une association anti-raciste par exemple. Maintenant quelqu’un qui lutte vraiment contre l’extrême droite fait confiance à la police républicaine et ne fait pas tout pour interdire Dieudonné de spectacle quand bien même c’est un militant d’extrême droite depuis quelques années.

  • Gael

    Pourquoi y a pas de réponse au commentaire de Claire ? Si l’auteur sait qu’il y avait des « groupes violents venus de Nanterre », pourquoi est-ce que la formulation reste aussi floue ? A-t-il des sources pour étayer ce qu’il avance ? Comment sait-il qu’ils viennent de Nanterre si il ne sait pas qui ils sont ?
    Franchement allez voir le droit de réponse de Solidaires, ça permet de mieux comprendre : http://lapeniche.net/droit-de-reponse-de-solidaires-etudiant-es-sciences-po-au-sujet-de-lautogestion-et-de-lautodefense/

  • Colette

    Je salue l’initiative de cet article. Je trouve tout à fait méprisable que certains groupuscules usent de violence envers autrui pour affirmer leurs idées en démocratie. C’est une honte, et dans des facs comme Paris X, j’estime que des mesures bien plus sévères devraient être prises à l’encontre de ces individus qui n’ont même pas les c*uilles d’affronter les autorités responsables lorsqu’ils commettent des actes de vandalisme ou de pure et simple violence. Ça crache sur la démocratie dans cette section en particulier, et ça veut empêcher les autres de s’exprimer, alors qu’on y défend absolument pas les positions fascistes contre lesquelles ils prétendent lutter. Je tiens à préciser également qu’à Paris X se joignent à eux des étudiants portant des autocollants de l’UEC. Alors que d’autres responsables voient cela comme des actes isolés, peut-être, mais alors qu’on ne se réclame pas d’un parti. Du reste, ces actes restent condamnables et j’insiste, encore une fois, méprisables.

  • claire

    salut,

    sans participer au débat, vu que je connais pas très bien le milieu extrême-gauche parisien, j’avais une question sur ce passage : « de nombreux groupes s’étaient en effet organisés pour contribuer au blocage de l’IEP, notamment des militants violents venus de Nanterre. »
    à quels groupes est-il fait référence ? qui sont les militants violents de nanterre ?

    merci d’avance !

  • Alex Baptiste Joubert

    « Quant à Antoine Diers, je m’interroge sincèrement sur la santé mentale de quiconque n’aurait pas envie de péter les dents de cet ancien cadre MPF propret dont le visage porcin suggère à qu’il est tant parent d’Heydrich que de Francis Heaulme. (…) « sa sale gueule à justifierait à elle-seule la réouverture des goulags »  » : je me suis arrêté de lire ici.

    Ce n’est pas moi qui m’occupe de la modération des commentaires sur La Péniche mais je trouve ça très limite et très déplacé de la part de la personne qui a laissé publier cette phrase qui ne montre qu’une seule chose : tu ne vaux pas mieux que les militants du GUD qui crachent le même venin que toi et tu vaux beaucoup beaucoup moins que M.Philippot.

    • Olivier Feniet

      Bravo pour ton article qui n’a pas peur de trancher dans les tabous, c’est aussi ça La Péniche et surtout bravo de répondre avec calme à des commentaires tous plus désagréables les uns que les autres ! Au moins, ce commentaire là ne cherchera pas à insulter ton travail 🙂

    • Tolbiac La Famille BIG UP

      On la connait ta rengaine, celle du notable mou aux idées lâches qui bande fasciste quand se dessine même au loin le spectre du Front populaire. Je ne m’excuserai pas de ne pas être un petit-bourgeois étriqué comme tous tes copains de classe minables habitués aux grandes phrases et aux idées petites.
      Peut-être que tu pourras prétendre au journalisme le jour où tu comprendras que la politique ce n’est pas une affaire de politesse mais un combat où s’affrontent des idées qui ne se valent pas. Sinon, il te restera Je suis partout.
      Bisous.

  • Oriane

     » J’ai harcelé Solidaires pendant une semaine en vain. »

    -> C’est bien vrai et d’ailleurs le caractère agressif et menaçant aurait du nous laisser présager de vos intentions. Je vous cite dans le texte : « C’est pas très judicieux de ne laisser la parole qu’à vos opposants. Bon courage pour votre campagne qui s’annonce difficile si vous refusez de discuter avec le seul journal étudiant de l’école. »

    -> C’est vrai ensuite que nous avons tardé à répondre, la plupart d’entre nous sont en double cursus et/ou sont salariées par ailleurs. Je précise aussi que nous avons tous et toutes une vie à côté du syndicat qui n’est pas notre unique sujet de préoccupation dans la vie : nous sommes des humains, pas des technocrates. Pardon d’avoir compliqué votre tâche, mais je persiste à croire, qu’avec ou sans notre avis, vous auriez pondu peu ou prou le même papier. J’espère que vous êtes conscient de que les questions que vous nous avez posées relèvent quasi du flicage et nous ont surprises parce que nous ne voyions pas où vous vouliez en venir. (Je vous cite encore : « Quel lien avec le CAPAB ? Est-ce que certains de vos militants sont au CAPAB ? » « Est-ce que vous avez liens avec des militants de SUD à Nanterre ? »)

    -> C’est vrai enfin que nous nous méfions généralement des journalistes, et pour cause, plutôt que de faire un travail de fond (sur la question de la violence en politique par exemple) ils préfèrent souvent monter un fait divers en épingle.

    « C’est aussi ça le travail de journaliste. La prochaine fois, réveillez vous plutôt. »

    -> Alors là vraiment, je ne vois pas le rapport entre les différentes propositions que vous juxtaposez. Je ne comprends pas du tout le lien entre le manque de réactivité de notre part et les choix opérés dans votre article (sans parler des nombreuses erreurs factuelles, certaines anecdotiques, d’autres franchement graves, évoquées plus hauts).
    – > En réalité, si je comprends bien, les seules sources dont vous prétendez avoir disposé sont 1) une interview avec un de nos « responsables » (salut chef.fes!) 2) des récits d’étudiants du met à Nanterre. Vous n’avez visiblement même pas vérifié sur internet ce qu’étaient le capab et l’afa à part des noms qui font peur.

    -> En bref, si je comprends bien, nos principes et nos actions (relayés par exemple sur notre fb et notre word press) relèvent de l’anecdotique à vos yeux. La fédération de syndicale étudiante à laquelle nous appartenons (i.e. Solidaires étudiantes) ne semble pas non plus vous avoir intéressé en soi, non plus que l’union syndicale interprofessionnelle « Solidaires » à laquelle nous appartenons et qui comprend prêt de 90 000 membres.

    -> Enfin, bref, j’aimerais souligner que nous n’avons aucune obligation à parler à quelque journaliste que ce soit, et que celà ne vous donne pas pour autant le droit d’écrire n’importe quoi à notre encontre. Par conséquent, le ton audacieux de vos réponses, (grandiloquent et passablement donneur de leçon) est ce qui je crois, m’agace le plus.

  • Alex Baptiste Joubert

    PS : Je ne suis pas membre de l’UDI, non. L’article sur le MET sort demain et je ne l’épargne pas. Loin de là.

  • Alex Baptiste Joubert

    @Dangereuse Extrémiste De Tous Bords : Simple précision contre vos accusations. Solidaires a été le seul syndicat qui n’a pas souhaité nous répondre. L’UNEF a été, comme d’habitude très ouvert. Idem pour l’UNI-MET dans une moindre mesure. J’ai harcelé Solidaires pendant une semaine en vain. Ce n’est que le jour même de la dead line à 19h que l’un de vos membres s’est réveillé. Votre silence et votre refus de vous exprimer pendant une semaine nous a conduit à modifier la structure de la présentation des articles sans vous en alerter puisque vous restiez muet : je ne me suis pas dit dès le début de mon travail « oh tiens faisons un article sur la violence de Solidaires ». C’est aussi ça le travail de journaliste. La prochaine fois, réveillez vous plutôt.

  • Paul-Emile Delcourt

    Bonjour,

    L’article de présentation des enjeux de l’élection et des différents syndicats en présence sera publié dès demain.
    Je ne peux par ailleurs qu’appeler chacun à la modération dans ses commentaires qui, rappelons le, s’adressent d’étudiant à étudiant. Nous souhaiterions que ceux ci participent à un débat constructif et pas à une vindicte aveugle. Nous rappelons par ailleurs que quiconque le souhaite peut disposer d’un droit de réponse argumenté au sein des pages « Opinions » du journal – dans le cadre du climat de débat ouvert, serein et constructif prôné par l’administration et qui est aussi notre conception de la vie étudiante.

    Paul-Emile Delcourt
    Rédacteur en chef de La Péniche.

    • Mao

      Merci pour cette intervention salutaire. Je salue cette action de modérateur vigilant dont l’effet a été net et immédiat. Les extrêmes n’ont qu’à bien se tenir.

  • Dangereuse extrémiste de tous bords

    Il me semble que lors de la demande d’interview vous aviez monsieur Joubert, présentée celle-ci comme ayant lieu dans le cadre d’un article présentant les trois syndicats candidats aux élections et leur programme. A la veille de la fin de la campagne cet article ne semble pas avoir vu le jour. Je suis pourtant particulièrement impatiente de lire les papiers que vous pourriez écrire sur l’UNEF et l’UNI-MET, qui je suis sûre, feraient preuve du même esprit critique, du même travail d’enquête approfondi, de la même objectivité. Pardonnez mon mauvais esprit, mais je ne peux m’empêcher de penser que cet article n’a en réalité jamais été envisagé. Auquel cas, il semblerait que la demande d’interview ait été posée sur des termes fallacieux. D’ailleurs, celle-ci me semble bien inutile au regard de ce que vous avez publiez puisque vous avez jugé bon de n’en retenir que trois phrases. Je tiens ainsi à saluer le courage politique dont vous faites preuve en prenant parti contre les méchants extrémistes de Solidaires sans prendre la peine d’effectuer une même analyse critique des autres syndicats lors d’une campagne pour les élections. Au moins, êtes-vous sûr de ne pas contrarier vos lecteurs déjà pour la plupart adhérents à la pensée dominante et de contribuer activement à leur désinformation. En effet, à la critique qui vous été adressée de ne pas évoquer les violences des militants de l’UNI-MET envers les militants de Solidaires, vous répondez que c’est un reproche aussi stupide que de dire « si un journaliste fait un article sur l’Ukraine, Est-ce que tu vas commenter « pff n’importe quoi, en Syrie aussi il y a de la violence ». » Eh bien, en réalité évoquer des violences de Solidaires contre le MET sans évoquer celle du MET contre Solidaires, ce serait plutôt comme évoquer les violences des rebelles en Syrie sans évoquer les violences du régime d’Assad, ou bien évoquer les violences du FLN en Algérie sans évoquer celle de l’armée française. Sans soutenir aucun des deux partis, puisque vous autres journalistes tenaient à votre indépendance, vous comprendrez je crois, que n’évoquer qu’un seul aspect du conflit présente une vision biaisée, partielle et mensongère de la réalité. Cependant, peut-être cela tient-il à votre appartenance à l’UDI (proche du MET).
    Je tiens néanmoins à vous souhaiter bonne continuation dans votre carrière de journaliste, vous avez tout pour réussir et maitrisez déjà les méthodes des plus prestigieux médias, BFNTV et autres chiens de garde.

  • Sarah

    Alex Baptiste Joubert, pourquoi es-tu autant sur la défensive et si peu à l’écoute de tes interlocuteurs ? Tes réponses donnent l’impression que c’est toi qui est dans une « petite bulle d’auto-persuadeur ».

    Peut-être que « Moa » ne fait pas partie du syndicat Solidaires, et à ce titre n’a pas à se désolidariser de la présumée agression d’Antoine Diers, mais voulait simplement exprimer son avis sur ton article en tant qu’étudiant. Pourquoi sautes-tu si vite aux conclusions ?

    On retrouve cet empressement s’agissant de l’annulation de la conférence de Europeans Now. Dire que ce sont les communiqués et le potentiel blocage de Sc Po par Solidaires qui a provoqué l’annulation de la conférence, c’est leur donner beaucoup d’importance, non ?

    Et un autre point m’a particulièrement interloquée : tu titres une de tes parties « Un antifascisme assumé ». Est-ce mal d’être antifacsiste ? T’es tu seulement questionné sur ce que ça veut dire, sur ce que ça représente historiquement et encore aujourd’hui, au delà des quelques organisations que tu cites « pour faire peur », sans même expliciter (voire savoir) ce qu’elles sont ?
    Tu penses ce que tu veux de l’antifascisme, mais sous-entendre (de manière assez catégorique quand même) qu’il y a de quoi avoir honte à être antifasciste, comme tu le fais dans cet article qui se veut « journalistique », c’est inacceptable.

    Et si l’idée de présenter aux étudiants les organisations qui se présentent aux élections syndicales est très bonne, quand on ne connaît rien à ces organisations, à leur fonctionnement, et qu’on en arrive à se baser (presque) uniquement sur les dires d’une liste concurrente et politiquement ô combien opposée, je crois qu’on peut rester plus modeste et ne pas se risquer à dire tout et n’importe quoi.
    D’ailleurs les élections sont les 4 et 5 février, et si je ne m’abuse il n’y a pas eu d’articles présentant chacun des syndicats, comme c’est habituellement fait, d’une manière plutôt objective. C’eût été plus profitable à tout le monde, vraiment.

  • Laura

    « Dans ce cas, permet moi de te dire que ta réaction ne t’honore pas et qu’à titre personnel, je trouve ce refus de voir la vérité en face méprisable. » Alors là, Monsieur Joubert, permettez-moi de vous dire que c’est vraiment la poêle qui se fout du poêlon. Quand on écrit un article sur une organisation en n’étant pas fichu de citer l’un de ses membres sur plus de 3 lignes dans un texte en comportant près de 75 tandis que ses opposants politiques sont abondamment cités et présentés comme tout à fait neutres, pas besoin de faire une analyse lexicométrique approfondie pour voir que vous avez un certain toupet en vous parant des oripeaux de l’impartialité journalistique. Puisqu’il s’agit manifestement plus d’un article sur le pauvre Met sans défense persécuté par les méchants gauchistes, vos informateurs vous ont-ils parlé des inoffensifs et très bisounours membres du GUD que compte leur service d’ordre? Si c’est un article sur la violence syndicale que vous souhaitiez écrire, il eut été plus honnête de le signaler à la personne que vous avez interviewée, ainsi que de faire un travail de fond un peu plus poussé auprès des différentes organisations mentionnées dans votre torchon truffé d’erreurs factuelles pour le moins affligeantes. A bon entendeur, ça pue.

  • Alexandre Strejda

    En réponse au commentaire de l’auteur sur Facebook (« Je trouve la réaction de tous ces trolls de Solidaires que l’on a rameutés sur ce post assez inquiétante. Il n’y a aucune réaction de fond, que du second degré, que du refus de prendre en compte les éléments de l’article parce que ça vous arrange : s’enfermer dans sa petite bulle d’auto-persuadeur ne vous mènera jamais à la vérité.

    A part Gaëtan Colère, personne ne conteste les faits mais se contente de se moquer sans rien avancer en échange : votre sectarisme m’effraie autant qu’il dégoute nombre d’étudiants je pense, votre réaction ne vous grandira pas et ne vous apportera aucune voix mardi.

    Une réaction bien plus intelligente aurait été de se désolidariser de ce genre de pratiquer : l’agression d’Antoine Diers est-elle vraiment contestable ? Est-ce vraiment une légende urbaine du MET ? Répondez simplement à cette question mais je crois qu’aucun militant de Solidaires n’osera le faire et préférera poster son petit commentaire sarcastique pas très malin.

    Ca ne tient pas debout et votre réaction ne vous honore pas : votre discours ne fait que confirmer les éléments de l’article, c’est à dire un sectarisme, une étroitesse d’esprit poussé à son paroxysme. »).

    Petite réponse qui n’engage que moi, sympathisant et ancien militant de Solidaires (mais elle est, je vous rassure, autogérée et subversive).

    L’article comme votre commentaire sur Facebook, cher Alex Baptiste Joubert, sont d’une nullité abyssale. Descendez donc de votre piédestal et cessez de vous prendre pour un grand journaliste républicain donneur de leçons, vous n’avez même pas la trempe pour une fonction aussi méprisable.

    Qui êtes-vous pour trouver les réactions des camarades de Solidaires « inquiétantes » ? Prêtez-vous tant de qualités que cela à votre papier ? Comment votre position de juge/flic de justifie-t-elle ? D’une part, nous pouvons répondre comme bon nous semble et avec le ton de notre choix à votre article. D’autre part, votre article est d’une facture tellement minable que, toutes positions politiques mises de côté, je vois difficilement comment on pourrait y répondre sérieusement. En un mot : mais pour qui vous prenez-vous donc ? Et au passage, épargnez-nous vos réflexions aléthiques à deux francs qui feraient sourire un élève de seconde.

    Je vous trouve bien présomptueux de trouver nos réponses « sectaires ». N’est pas procureur qui veut, et les étudiants prétendument « dégoutés » par notre position, c’est notre affaire, pas la vôtre. Au passage, si ce sont des gens comme vous que nous dégoutons, j’y vois plutôt un succès.

    « Une réaction bien plus intelligente aurait été de se désolidariser de ce genre de pratiquer ». Mais encore une fois, pour qui vous prenez-vous ? Pour être très honnête, je ne suis pas au fait de cette histoire d' »agression », je me permets simplement de vous répondre sur la forme. Au passage, même si elle est vraie, elle ne me pose aucun problème, mais c’est une autre affaire. Si c’est de gueguerres syndicales dont il s’agit, permettez-moi alors de mettre ma pierre à votre ridicule édifice. En tant que militant syndical de lutte, j’ai été tour à tour menacé de mort (« une balle dans la tête pour les sales gauchistes ») par un groupe de six militants UNEF parce que j’osais appartenir à Solidiaires et j’ai été frappé de plusieurs coups de poing au visage par des militants de l »UNI avec qui j’avais eu l’outrecuidance de discuter pour présenter mes positions (« sale gaucho, avec tes cheveux longs, on dirait un pédé » pour reprendre les termes exacts). Il ne me semble pas être à l’origine d’articles grandiloquents, sommant l’UNEF et l’UNI de s' »expliquer ». Ce n’est pas mon rôle, je m’en tape complet.

  • Alex Baptiste Joubert

    @Moa : Pourquoi s’enfermer dans sa petite bulle d’auto-persuadeur ?. Une réaction bien plus intelligente aurait été de se désolidariser de ce genre de pratiquer : l’agression d’Antoine Diers est-elle vraiment contestable ? N’est-elle pas un fait ? Est-ce vraiment une légende urbaine du MET ? Dans ce cas, permet moi de te dire que ta réaction ne t’honore pas et qu’à titre personnel, je trouve ce refus de voir la vérité en face méprisable.

  • Moa

    Comme « faits » : des interviews du Mét.
    Comme vérification : vérifiquoi ?
    Comme ligne : boulets rouges sur les rouges

    Pardon mais c’est vraiment vraiment naze

  • un-e RESPONSABLE de solidaires etudiant-e-s

    Salut Camarades !

    Le gang cagoulé de Solidaires Etudiant-es Sciences Po remercie chaleureusement Alex Baptiste Joubert pour son article d’une rare intelligence et dont le travail d’investigation nous laisse admiratif.ve.s.

    Nous nous empressons de signaler au CAPAB et à l’AFA qu’il serait bon qu’ils fusionnent pour ne pas contrarier la réalité dépeinte par ce journaliste hors pair. Par ailleurs, nous nous tenons à la disposition de La Péniche avec qui nous serions ravi.e.s de collaborer, dans l’hypothèse où les informations dont nous disposons sur le Mét les intéresse autant que celles diffusées par le Mét à notre propos.

    Nous repenserons à ce bon moment de lecture lorsque nous savourerons des petits biscuits à la noisette en forme de croissant de lune avec nos amis terroristes de Nanterre (salut camarades!).

    ps : soutenez la guérilla urbaine du 7eme arrondissement, votez Solidaires Etudiant-e-s aux élections des 4 et 5 Févriers prochains.

  • cyrille

    futur grand journaliste , beau travail mais saviez vous jeune homme
    que dans leur locaux ils ont un grand stock de AK-47 ainsi que d’ancien char de l’ex URSS ?

  • Silvio

    Pour un étudiant de l’IEP Paris, ne pas citer des sources totalement objectives et référencées… Bref, tu as réussi a te faire ton coup de pub, j’espère que tu en est content..

  • Alex Baptiste Joubert

    @ M.Palomo, Je suis tout d’abord surpris de vous voir commenter cet article : étant donné que vous aviez laissé mes courriels sans réponse, je me réjouis de voir que vous avez finalement des éléments à apporter.

    En effet, une coquille s’est glissée dans l’article, merci de le faire remarquer bien qu’elle soit involontaire puisque je précise plus bas que le syndicat s’est présenté entre 2007 et 2009.

    « Nous ne pouvons également pas laissé dire que l’annulation du débat organisé par Europeans Now est le fait d’une menace de sécurité, ou de la Direction de Sciences Po » : je ne l’affirme pas dans l’article, même si, contrairement à ce que vous prétendez, l’affaire est plus complexe que vous ne le laissez croire. D’après nos informations, vous aviez conseillé l’annulation de la conférence avant le retrait de Mme Auroi, en raison des menaces en matière de sécurité.

    @Jules : Je précise que les résultats concernent l’élection au CD. Il suffisait de lire la phrase suivante.

    « il faut faire preuve de mauvaise foi pour croire que la présence de forces de l’ordre serait causée par ce communiqué de Solidaires SciencesPo, Où que Philippot se déplace, il y a toujours des forces de l’ordre, qui se rendent cependant plus ou moins visibles. » : c’est complètement partial et faux. Quoi que tu puisses avancer, je persiste et signe en affirmant que des militants de Solidaires, venus de Nanterre, ont tenté de bloquer SciencesPo par la force. M.Palomo le sait également.

  • Julien Palomo

    Pour vous signaler que les résultats complets des élections syndicales à Sciences Po depuis 2002 sont en ligne dans la section Archives de la page dédiée aux organisations représentatives :

    http://www.sciencespo.fr/vie-etudiante/fr/content/les-elections-syndicales

    A noter que SUD contrairement à ce qu’affirme l’article s’est présenté pour la dernière fois il y a quatre ans (2009, remportant un siège en Commission paritaire), et non sept. Depuis, cette organisation avait choisi la voie de la procédure de reconnaissance des associations pour diffuser ses idées.

    Nous ne pouvons également pas laissé dire que l’annulation du débat organisé par Europeans Now est le fait d’une menace de sécurité, ou de la Direction de Sciences Po comme on a pu le lire : l’un des intervenants politiques programmés face à Florian Philippot s’est retiré à la dernière minute, rompant l’équilibre du panel.

    A la veille du scrutin des 4 et 5 février, nous appelons au maintien du climat de débat serein et constructif qui a caractérisé cette campagne syndicale 2014, en espérant que la participation, d’ordinaire deux à trois fois supérieure à la moyenne nationale, sera à la hauteur des enjeux.

    Julien Palomo

  • Jules

    Des erreurs, des amalgames et des oublis dans cet article. D’abord, l’action antifasciste Paris-Banlieue et le CAPAB (collectif Antifasciste paris-Banlieue) sont deux organisations distincts, aux militants, activités, et modes d’action distincts.

    De même à propos des Scores électoraux précédents, les résultats présentés ne sont pas l’ensemble des résultats, et il n’est même pas précisé de quelles élections il s’agit. En l’occurrence, on pourrait rappeler les résultats aux élections CROUS en 2008 (9,8%, http://lapeniche.net/elections-du-crous-ii-les-resultats/) de l’année dernière (autour de 10%)
    On pourrait aussi penser au Conseil Scientifique, où Sud est généralement majoritaire (quand ils se présentent). On peut aussi préciser qu’en CP, ils étaient à 16% en 2005. enfin revenir plus en arrière: oui, sud a été syndicat majoritaire jusqu’aux années 2000.

    Ensuite, à propos de la Conférence annulée, il faut faire preuve de mauvaise foi pour croire que la présence de forces de l’ordre serait causée par ce communiqué de Solidaires SciencesPo. Où que Philippot se déplace, il y a toujours des forces de l’ordre, qui se rendent cependant plus ou moins visibles.

    Enfin et surtout, je pense qu’on pourrait, vue que vous prenez comme témoignage des militants du MET et que vous élargissez la question au-delà de SciencesPo, faire remarquer que les autres syndicats non plus n’ont pas un rapport clair à la violence. Sur les péripéties à Paris I, il serait bien utile de préciser que lorsque le responsable MET de Paris 1 s’est fait frapper, il y avait en le lieu (la fosse) des militants sûrement affiliés au GUD mais externes (apparemment Assas), qui semblaient donner un coup de main (avec des chaînes) aux militants du MET pour tracter.
    Je pense aussi à ce fameux jour durant le mouvement des retraites, que pour remplir une AG à Tolbiac de gens externes à la fac (de sorte à faire voter la fin de la grève), les anti-bloqueurs (menés par le MET) ont fait venir des militants exterieurs, casqués pour mettre la pression (ce qui a évidemment dégénéré).
    On pourrait même parler du rapport de l’UNEF à la violence si on le voulait. Il suffit de voire le matériel de son service d’ordre en manifestation (tandis que Sud n’a généralement pas de service d’ordre), et, par exemple, des méthodes qu’ils peuvent utiliser pour empêcher d’autres organisations de jeunesses de tracter au niveau de leur cortège.