• Le Procès Goldman, autopsier l’insubordination

    Amiens, Cour d’Assises de la Somme. Le tumulte qui s’élève de la salle d’audience voit s’affronter les « Goldman, assassin ! » aux « Police assassin, justice complice ! ». Nous sommes en 1976, année où se déroule le deuxième procès du militant d’extrême gauche Pierre Goldman. Deux ans auparavant, ce dernier fût condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée et pour homicide volontaire des deux pharmaciennes du 6 Boulevard Richard Lenoir. Or, si Goldman reconnaît sa responsabilité dans les cambriolages, il nie farouchement être le meurtrier des deux femmes : « gangster », oui, mais « assassin, certainement pas ». C’est ainsi…

  • Horreurs automnales

    On est déjà fin septembre. La rentrée est passée, l’automne s’installe. Vous savez donc que la spooky season arrive… Et je ne parle pas des galops et autres échanges de mi-semestre. Non, il s’agit de la saison de septembre à octobre qui annonce, de manière très anglo-saxonne, la saison d’Halloween ! En attendant la meilleure fête de l’année – trop sous-estimée en France, quel dommage – voici une petite sélection de films pour se faire peur, en salle ou sur petit écran, en fonction du niveau de frayeur que vous pouvez supporter. Niveau 1 – Scary Stories (to tell in…

  • « Une fille facile » – la classe et le genre

    Nous étions lassées du « male gaze », de ce regard hypersexualisant et réducteur que les hommes réalisateurs posent parfois sur leurs personnages féminins.Nous les réclamions donc depuis longtemps, et nous commençons à en avoir : des femmes cinéastes qui posent leur propre regard sur le désir et la sexualité féminine. Voir une « une fille facile » de Rebecca Zlotowski, c’est donc se plonger dans 92 minutes de sensualité zahienne, mais c’est surtout assister à la naissance d’une nouvelle génération de femmes cinéastes prêtes à livrer leur propre regard sur la condition des femmes, avec subtilité et ambivalence. Ambivalence, car à la question…

  • Le Mag’ : Paris est à nous, une œuvre capitale ?

    C’est l’histoire d’un rêve devenu réalité. Mieux : l’histoire d’un rêve devenu révolution. Un film né de la volonté d’une bande de copains de mettre en pratique ce conseil du sage philosophe Orelsan : « Si tu veux faire des films, t’as juste besoin d’un truc qui filme ». Ici, le « truc qui filme » est une caméra Black Magic Pocket, à peine plus volumineuse qu’un appareil photo. Les acteurs se comptent sur les doigts d’une seule main, et le budget est aussi minimaliste que le casting : 4000 euros initiaux auxquels il faut ajouter les 90 000 euros récoltés sur la plateforme de financement…

  • Mort-moi, un projet pour saisir l’insondable

    Le 2 octobre, Anne Bert est décédée. L’écrivaine, qui s’est rendue en Belgique pour recevoir une injection létale, a remis la question de la légalisation de l’euthanasie en France sur le devant de la scène. Invitée sur de nombreux plateaux TV, elle avait fait de son choix un combat politique. Comment s’y prend-on pour confronter des jeunes à un sujet sensible tel que celui de la mort ? Comment les sensibilise-t-on ? « Mort-moi : perspectives sur l’euthanasie », initiative étudiante récemment reconnue, a décidé de relever le défi. C’est donc un sujet de société qui est désormais représenté dans le tissu associatif de notre école.…