Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les campus délocs (sans jamais oser le demander)

Toi Parisien qui ne t’aventure que rarement hors du périph’, toi jeune étudiant de campus fraîchement débarqué à Sciences Po, sais-tu que dans des contrées lointaines vivent d’autres sciencepistes ? Au fond, ils ne sont pas si différents de toi… Mais ils ont leurs coutumes d’autochtones. Nous te proposons donc un tour de France des campus pour qu’enfin, tu saches différencier un Poitevin d’un militant de la Manif pour Tous et que tu comprennes pourquoi diable le Hezbollah semblait avoir élu domicile sur le terrain de foot du dernier Minicrit,  entre autres choses.

Les campus, d’où ça sort ?

Tout commence en 2000 : grâce à la renégociation d’un accord oublié entre Sciences Po et l’Université de Nancy, le premier campus délocalisé, tourné vers l’Allemagne voisine, ouvre ses portes à Nancy. Dès lors, la création progressive de 7 campus délocalisés, chacun spécialisé sur une zone de la planète, deviendra l’un des symboles de la politique d’expansion menée par Richard Descoings, pas toujours appréciée par les IEP qui n’hésitèrent pas à la taxer d’’« impérialiste ».

Cette petite révolution dans la structure géographique de Sciences Po répond en fait à plusieurs problématiques : tout d’abord, l’ambition d’internationalisation, puisque les campus recrutent généralement la moitié de leurs étudiants à l’étranger. C’est également une solution pratique au problème de l’augmentation des effectifs : l’on désengorgeait ainsi Paris et ses locaux trop petits et trop chers, et l’on pouvait continuer à recruter plus d’étudiants.

Enfin, les campus furent crées par Descoings comme de véritables « laboratoires d’expérimentation et d’innovation » : en effet, s’ils dispensent la même formation que le campus de Paris, ils sont également dotés de ce que Descoings appela une « plus value pédagogique », grâce à des cours spécialisés sur une zone géographique, un apprentissage approfondi des langues et un environnement multiculturel.

 

Le Minicrit : clichés au quinzième degré

Quelques années après leur naissance, les campus fonctionnent comme de grandes familles à l’identité culturelle souvent forte. Le Minicrit, compétition sportive et artistique entre tous les campus (Paris y compris), canalise toutes les tensions et révèle le sentiment d’appartenance des étudiants à leur campus, construit tout au long de l’année à coup de rencontres, de traditions, de slogans et de chansons paillardes.

Petit avertissement avant la lecture : la plupart de ses slogans sont assez vulgaires, voire racistes ou misogynes, il faut bien entendu les prendre au quinzième degré, le sciencepiste partant du principe que l’on peut rire de tout si l’on est tolérant. Au final, l’esprit des campus se consiste à exploiter au maximum les clichés pour les tourner en ridicule et s’en détacher. Par ailleurs, si certains campus sont ennemis sur les terrains de sport, il n’en existe pas moins une belle fraternité entre tous les sciencepotes et des amitiés se créent entre étudiants de campus « ennemis » tout au long du Minicrit, événement d’ailleurs indispensable à l’univers Sciences Po. Voici donc un résumé non exhaustif de ce qui fait l’identité de chaque campus :

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