Nos ALUMNI à Washington DC

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Centre de gravité de la politique américaine et mondiale, Washington D.C. est une ville particulièrement attractive pour les sciencespistes. La ville offre de réelles opportunités de carrière aussi bien pour les jeunes diplômés que pour les plus expérimentés, si bien que ce sont plus de 700 anciens de Sciences Po qui sont partis vivre et travailler à Washington D.C. Ils forment une communauté d’ALUMNI très dynamique.

 

Organisations internationales, ambassade française, lobbies, think-tanks

Plusieurs ALUMNI sont salariés au FMI. C’est le cas d’Alexander Attie, qui après avoir été gestionnaire de portefeuille à la Banque de France travaille depuis neuf ans au Bureau des placements du FMI.

Mais parmi les organisations internationales, c’est à la Banque mondiale que nos ALUMNI sont le plus présents. Bertrand Badré en est le directeur financier depuis mars 2013. Après Sciences Po, HEC et l’ENA, il a travaillé à l’Inspection générale des finances, dans des grands groupes bancaires, et a conseillé le président Jacques Chirac. Quand ce « job unique » à la Banque Mondiale lui a été proposé, il y a vu un « clin d’œil à ses rêves de jeunesse ». Cette position est idéale pour observer de près une « période passionnante de l’histoire du monde ».

Diplômée en 2009, Eva Bernard travaille aussi à la Banque mondiale. Elle est consultante et s’occupe principalement des problématiques liées à l’éducation et à la réduction de la pauvreté. Avant de décrocher cet emploi, Eva Bernard était déjà à Washington DC pour une mission à l’ambassade, sous la forme d’un Volontariat International en Administration (VIA) pour Bercy. Pour beaucoup de jeunes diplômés de Sciences Po, un VIA à l’ambassade est un véritable tremplin. Ils ont la chance d’être envoyés dans l’ambassade de France la plus spacieuse et prestigieuse.

Naa Ammah-Tagoe, Bertrand Badré, Anne Scattolin et Olivier Lavinal le 3 novembre 2014
Naa Ammah-Tagoe, Bertrand Badré, Anne Scattolin et Olivier Lavinal le 3 novembre 2014

Au-delà des VIA, notre représentation diplomatique à Washington D.C. est assurée par différentes générations de sciencespistes parmi les diplomates. Arnaud Guillois est conseiller de presse et porte-parole de l’ambassade depuis 2012. Depuis qu’il a réussi le concours de conseiller des affaires étrangères du cadre d’Orient en 1999, Arnaud Guillois a occupé différents postes pour le ministère des Affaires étrangères. Il a travaillé à la représentation française à l’OSCE, à la mission française à l’ONU à New York et à l’ambassade de France à Moscou. Entre 2009 et 2012, il a été conseiller diplomatique adjoint de François Fillon, chargé de l’ex-URSS, du Proche et Moyen-Orient et des Amériques.

D’autres sciencespistes font l’expérience au quotidien de la conception américaine des relations interinstitutionnelles. Washington D.C. est le lieu de rencontre par excellence des secteurs public et privé. La ville rassemble des lobbies de tout type. Joshua Cox fait du lobbying pour des fonds d’investissement au sein de l’organisation Private Equity Growth Capital Council. Dans ce cadre, il fait de la recherche et participe à des événements au Congrès avec des parlementaires.

Les think-tanks sont aussi plébiscités par les sciencespistes. À la fin de son Master, Céline Ramstein a choisi de faire un stage sur les questions environnementales et énergétiques au Center for American Progress, puis de rester à Washington D.C.. Certains ALUMNI travaillent en entreprise, par exemple Marine Korin dans le groupe hôtelier américain Choice Hotels International, ou Toba Hellerstein à iJET International.

 

Sciences Po, une “expérience incroyable”

Sans exception, les ALUMNI que nous avons rencontrés ont un excellent souvenir de leurs études à Sciences Po. Pour l’Américain Navy Thompson, stagiaire auprès du sénateur républicain John Hoeven, partir en échange à Sciences Po pendant ses études a été une « expérience incroyable ». Arnaud Guillois explique qu’il « en garde un très bon souvenir ».

Toba Hellerstein et Joshua Cox ont beaucoup aimé avoir des professeurs praticiens dans leur domaine. Ils ont trouvé leur Master « professionnalisant ». Toba Hellerstein s’occupe de la gestion des risques économiques, politiques et sécuritaires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et ce travail correspond bien à son Master « International Security », orienté vers ces mêmes zones géographiques. D’après Joshua Cox, le Master « International Economic Policy » est davantage professionnalisant que de nombreux Masters américains, et en adéquation avec sa profession actuelle de chercheur-lobbyiste.

Céline Ramstein était dans le Double Master « Sciences et Politiques de l’Environnement », en partenariat avec l’Université Pierre-et-Marie-Curie. D’après elle, cette formation mêlant les sciences dures et les affaires internationales est plus facile à justifier et à expliquer aux États-Unis qu’en France, où l’intégration professionnelle de ces double-diplômes est parfois compliquée. Son VIA à l’ambassade au service scientifique, pendant lequel elle a travaillé sur les questions d’environnement et de développement durable, a constitué un débouché idéal à la fin de ses études.

Certains expatriés à Washington D.C. ont eu une expérience sciencepiste complète. Céline Ramstein a été élue au Conseil de Direction de Sciences Po, et présidente de Sciences Po Environnement. Eva Bernard peut être fière d’avoir représenté les Etats-Unis au National Model United Nations à New York en 2008, l’année où Sciences Po a gagné deux « outstanding awards ». Céline Ramstein et Eva Bernard ont aussi toutes les deux été « teaching assistants ». Céline Ramstein travaille sur la Conférence « Paris Climat 2015 » pour l’IDDRI, Centre de recherche associé à Sciences Po. Elle a l’impression d’un « retour à Sciences Po, d’autant plus que Laurence Tubiana [l’ancienne directrice de l’IDDRI] et de nombreux chercheurs qui y travaillent ont été [ses] professeurs à Sciences Po ».

Les ALUMNI insistent aussi sur les expériences humaines qu’ils ont vécues au cours de leurs années à Sciences Po. Joshua Cox a rencontré de nombreux amis pendant son année d’échange à Paris, en particulier des Américains et autres étudiants étrangers. Pour Arnaud Guillois, l’apport humain de Sciences Po se situe dans « une certaine conception de l’homme, des droits de l’homme, de la République » partagée par les professeurs et les étudiants.

C’est dans cette atmosphère que Bertrand Badré se rappelle avoir vécu à Sciences Po, entre 1989 et 1991, de grands moments de l’histoire de France et du monde : bicentenaire de la Révolution française, chute du mur de Berlin et effondrement du bloc soviétique…

Plusieurs alumni ont été particulièrement marqués par certains de leurs enseignants : Pierre Moscovici, Patrick Weil, Pascal Boniface et Pierre Louette pour Bertrand Badré, et Martin Hirsch et le Père Henri Madelin s.j. pour Arnaud Guillois. Ce dernier se rappelle également avoir eu Axelle Lemaire – l’actuelle secrétaire d’Etat chargée du Numérique – dans sa classe en première année.

 

La très dynamique association « Alumni Sciences Po USA » renforce la cohésion des anciens

Fondée en 1957, l’association « Alumni Sciences Po USA » travaille avec l’Association des Sciences Po, et fait partie de l’Association des Amis des Grandes Ecoles Françaises. Dans ce cadre, des partenariats privilégiés avec les alumni d’HEC et de Polytechnique sont développés cette année. « Alumni Sciences Po USA » est puissante à New York, ville où plusieurs Américains sont de gros donateurs de la FNSP. Conférences, « happy hours », mise en réseau, accueil des nouveaux arrivants…: tous ces événements créent du lien entre nos alumni expatriés aux États-Unis. L’association coopère également avec Sciences Po Avenir pour aider les sciencespistes à trouver un stage aux États-Unis pour leur 3A. Par ailleurs, les anciens font la promotion de Sciences Po au lycée français Rochambeau.  

« Alumni Sciences Po USA » a une antenne à Washington D.C., dont Marine Korin et Eva Bernard sont responsables. Diplômée en 2008, Marine Korin travaille dans le Maryland depuis quatre ans et a épousé un Américain. Les participants aux événements de Washington D.C. cherchent à retrouver des amis et enseignants et veulent garder un lien avec Sciences Po. Leur implication témoigne d’une certaine reconnaissance envers notre école, qui a besoin de se faire davantage connaître aux États-Unis.

Beaucoup souhaitent créer un dialogue intergénérationnel entre des expatriés de différentes promotions. Bertrand Badré a ainsi donné une conférence intitulée « Un Ancien parle aux Anciens » à Washington D.C. en janvier 2014. Le récit de ses expériences a particulièrement intéressé les jeunes diplômés présents. Bertrand Badré explique que lui-même a été guidé pendant sa jeunesse par des rencontres avec des alumni de promotions antérieures, par exemple l’ancien directeur du FMI Michel Camdessus ou le journaliste Jean Boissonnat.   

Cocktail « Sciences Po 2022 Vision », 3 novembre 2014 à Washington D.C.
Cocktail « Sciences Po 2022 Vision », 3 novembre 2014 à Washington D.C.

Le 3 novembre 2014, l’association « Alumni Sciences Po USA » et la « US Sciences Po Foundation » ont organisé un cocktail dans les locaux du Hudson Institute, dont le Président Ken Weinstein est un ancien de Sciences Po. Anne Scattolin a présenté en anglais le projet de Frédéric Mion « Sciences Po 2022 ». Les participants au cocktail ont discuté de l’internationalisation de l’école, en particulier du développement du campus de Reims et de nos partenariats avec des universités anglo-saxonnes. Anne Scattolin précise cependant: « We want to be Sciences Po and not a French LSE ».

Les alumni ont aussi pu écouter le témoignage d’Augustin Chirol, 3A stagiaire au service des Affaires sociales de l’ambassade de France à Washington D.C., et lauréat de la bourse Marion Bruley. Plusieurs alumni américains sont présents à l’événement et heureux de parler français. Nous pouvons notamment rencontrer un historien du Département d’État ou encore une ancienne étudiante en échange en poste à la Maison-Blanche.

Le nom de Richard Descoings revient souvent dans les conversations entre alumni. Arnaud Guillois a gardé un bon souvenir de l’ancien directeur de l’IEP, qui a « oxygéné une école bourgeoise avec très peu d’étrangers ». Il a traversé le jardin de Sciences Po récemment et se souvient avoir entendu de nombreuses langues étrangères, bien plus que dans les années 1990. Cependant, certains jeunes diplômés expliquent avoir été « refroidis » par la découverte du rapport de 2012 de la Cour des Comptes. Ils ont vécu le scandale des problèmes de gestion comme une « trahison ».

 

Vivre dans la culture et l’état d’esprit américains

Si nos alumni français ont chacun une expérience singulière des Etats-Unis, plusieurs ressentis de la vie outre-Atlantique sont partagés.  Tous aiment la culture américaine, et remarquent ses contrastes et ses paradoxes.

Bertrand Badré est « fan de ce pays et passionné par ses contradictions ». Il vit avec son épouse (également diplômée de SciencesPo) et ses enfants à Washington D.C., et découvre d’autres États pendant les vacances. Il discute facilement de l’histoire de la conquête de l’ouest, de westerns ou de Lucky Luke.

Arnaud Guillois pointe le décalage entre un « American dream » qui peut encore être concrètement vécu aux États-Unis, et certains conservatismes qui l’étonnent concernant la peine de mort ou le commerce des armes à feu.

Les sciencespistes sont aussi frappés par l’optimisme des Américains. D’après Eva Bernard, ils ont une réelle capacité « à aller de l’avant, à toujours essayer, et une confiance en eux-mêmes ». Céline Ramstein met en avant les avantages de la culture professionnelle américaine – « confiance envers les jeunes, efficacité, flexibilité, hiérarchie plus souple » – tout en restant lucide sur ses inconvénients. Ainsi, elle explique que la sécurité de l’emploi plus faible, et le manque et le coût de la protection sociale sont des sources de stress.”

Ce dynamisme de la communauté sciencespiste outre-Atlantique ne peut qu’inviter les 3A et futurs 3A aux Etats-Unis à rejoindre la communauté d’alumni de leur ville. Ils seront accueillis à bras ouverts par des Français et Américains heureux de leur communiquer des bons plans pour vivre pleinement cette année à l’étranger.